La recrudescence de cas d’obésité et d’autres problèmes de poids est due à divers facteurs qui ralentissent le métabolisme. Le facteur le plus évident est sans doute la consommation excessive de sucres et de glucides raffinés (pain, pâtes, farine, riz, sucreries, chocolats, bonbons, etc.).

Laissez-moi clarifier un point : les glucides sont nécessaires à notre alimentation. Cependant, il existe différents types de glucides : les glucides naturels et les glucides raffinés. Les glucides naturels sont comme leur nom l’indique ceux que l’on trouve à l’état naturel, c’est à dire qu’ils n’ont pas été modifiés industriellement par l’homme. Les végétaux et les fruits en sont un exemple. Les glucides raffinés sont des produits modernes créés par l’industrie alimentaire qui sont passés par toutes sortes de processus de polissage, blanchiment, broyage et raffinage.

Parmi les glucides naturels, certains ont une saveur très sucrée. Les glucides sucrés peuvent provenir de sources « naturelles » mais le fait qu’ils soient sucrés indique qu’ils ont une teneur élevée en sucres comme le fructose[1] qui peut se transformer en graisse. Les fruits tels que la banane, la mangue et le raisin sont des exemples d’aliments contenant des glucides très sucrés. Certains fruits comme la fraise, la pomme et la poire ne sont pas excessivement sucrés et peuvent convenir en tant que sources de glucides « naturels ».

Lorsque les glucides sont modifiés industriellement, ils perdent une grande partie de leur valeur nutritive (vitamines et minéraux) et peuvent ainsi facilement nous faire grossir. Par exemple, la partie la plus nutritive du blé est le germe, là où le grain contient tous ses vitamines et minéraux. Lors de la transformation industrielle, le germe est séparé du blé ; ce que nous consommons au final n’est que l’amidon (sucre simple) du blé. Les fabricants de vitamines achètent le germe de blé, en extraient une partie des vitamines et nous la vendent ensuite sous forme de capsules et comprimés.

Les transformations industrielles de raffinage des glucides (blé, riz, maïs) sont profondes. L’industrie alimentaire n’a qu’une seule chose en tête : le profit. Les glucides déjà raffinés sont transformés en farine de blé, farine de maïs, sirop de maïs, purée de pommes de terre instantanée, farine de soja, etc. Ces aliments sont tellement raffinés et leurs molécules sont si petites que le corps humain les transforme rapidement et sans grand effort en glucose. Gardez en tête que tout ce qui peut causer une augmentation du glucose dans le corps produit un excès de graisses.

Notez que plus de 85% des diabétiques sont en surpoids. Les diabétiques le sont car leur taux de glucose est trop élevé. Etant donné que des taux élevés de glucose conduisent forcément à la production de graisses, plus de 85% d’entre eux sont en surpoids.

Lorsque nous mangeons un beignet (farine de blé et sucre), notre corps transforme rapidement ce beignet en une grande quantité de glucose dans le sang, ce qui favorise la prise de poids. Ce sont là les mécanismes du processus qui conduit au surpoids : beaucoup de glucides raffinés se transforment en un excès de glucose, qui lui-même devient, par le biais de l’hormone appelée insuline[2], de la graisse corporelle que l’on accumule.

La consommation excessive de glucides raffinés est l’élément qui a le plus contribué à la recrudescence des cas d’obésité. A l’inverse, les sources de glucides naturels telles que les légumes sont d’excellents aliments qui ne ralentissent pas le métabolisme ni ne contribuent à l’obésité. A l’exception du maïs et des betteraves, pratiquement tous les légumes peuvent nous aider à perdre du poids et à préserver notre métabolisme.

Aujourd’hui, les betteraves sont utilisées comme source principale de sucre blanc raffiné. Avec leur haute teneur en glucides, elles servent de substitut à la canne à sucre, qui servait autrefois à produire le sucre. A l’opposé, il n’y a que peu d’aliments qui fassent autant grossir que le maïs, en raison de sa teneur élevée en fructose. Notez que le maïs et ses dérivés sont utilisés pour engraisser les cochons, les poulets et le bétail. L’édulcorant le plus utilisé aux Etats-Unis dans les boissons gazeuses et dans de nombreux aliments est comme par hasard le sirop de maïs.

Il existe une réalité économique derrière tout cela. C’est en produisant de la nourriture essentiellement à base de glucides que les fabricants gagnent le plus d’argent. La nourriture protéinée (viande, fromage, œufs) est celle qui apporte le moins de profit. Remarquez que les plus grandes firmes alimentaires sont des entreprises telles que Kraft Foods, Pepsico, Kellogg’s et Nestlé. Regardez ce qu’ils fabriquent et vendent, et vous verrez que tous leurs produits sont à base de glucides raffinés : boissons sucrées en poudre, biscuits, flocons d’avoine, corn flakes, bonbons et chocolat. Les glucides raffinés sont de loin la plus grande source de revenus pour l’industrie alimentaire.

Pour vous donner une idée, j’ai lu il y a quelques années une analyse économique à propos du commerce des corn flakes du groupe Kellogg. Un analyste économique spécialisé dans les produits de l’agriculture a calculé qu’en termes de coûts, une boîte familiale de corn flakes vendue dans les supermarchés à 1,53 euro ne revenait, compte tenu du poids net du produit, qu’à 9 centimes (prix du maïs). Si l’on prend le poids du maïs contenu dans une boîte de corn flakes et qu’on ajoute la part reversée aux agriculteurs pour leur maïs, on obtient en tout et pour tout un coût de 9 centimes. Imaginez-vous un instant à la tête d’une affaire dans laquelle vous pouvez passer de 9 centimes à 1,53 euro en ajoutant simplement une boîte en carton, du sucre et de la publicité. C’est une affaire or !

Pour la même raison, vous ne voyez que rarement à la télévision des publicités pour la viande, le fromage ou les œufs, qui sont à base de protéines. Les aliments protéinés ne sont pas assez rentables pour s’accorder les gros budgets publicitaires dont bénéficient les produits à base de glucides raffinés. C’est également la raison pour laquelle la plupart des enseignes de la restauration rapide proposent des « formules XL » avec une plus grosse portion de glucides raffinés (boissons sucrées non alcoolisées, frites, desserts sucrés) mais jamais davantage de viande, qui est un aliment protéiné.

Cela ne veut pas dire que les fabricants de produits alimentaires sont mal intentionnés, simplement qu’ils savent faire des affaires ! Les glucides raffinés sont le bon moyen pour réaliser des bénéfices ; c’est pourquoi ils sont mis en avant par toutes les enseignes. En même temps, ce sont aussi eux qui favorisent la multiplication des problèmes de poids et d’obésité qui nous touchent aujourd’hui. Le moteur derrière tout cela est l’appât du gain.

Ce qui importe n’est pas de s’en prendre à ceux qui nous vendent la nourriture mais de faire preuve d’intelligence en prenant conscience du problème et de ses causes, dont la consommation excessive de glucides raffinés. L’idée est de nous protéger nous-mêmes mais aussi de protéger nos proches afin qu’ils ne deviennent pas des victimes de l’ignorance. C’est notre responsabilité à tous de connaître ces choses, afin de protéger la santé de ceux qui nous sont chers.