Thyroïde

TROUBLES DU SYSTÈME DE LA THYROÏDE

Tous les êtres humains possèdent une glande, située autour du cou, qui a la forme d’un papillon aux ailes déployées. Cette glande est appelée la glande thyroïde ; les hormones qu’elle produit contrôlent votre métabolisme aussi bien que votre température corporelle.

Sans entrer dans les détails, nous retiendrons simplement que cette glande produit une hormone baptisée T4 par les médecins, et que celle-ci n’est pas une hormone active, mais plutôt une hormone de stockage. On l’appelle T4 car elle est composée de quatre atomes. Le corps, par l’action d’une enzyme appelée déiodinase, convertit l’hormone T4 en hormone T3, qui est une hormone active et non de stockage. C’est cette hormone active qui améliore le métabolisme et augmente la température du corps.

 

Si l’on comparait l’hormone T4 au pétrole, la T3 en serait la contrepartie active, le produit utilisable, c’est à dire l’essence.

 

Une autre hormone joue un rôle dans ce processus : la TSH (Thyroid Stimulating Hormone, thyréostimuline). C’est l’hormone que le cerveau produit pour ordonner à la thyroïde de fournir plus d’hormone T4. La TSH est une hormone « messagère » qui transmet l’ordre, du cerveau à la thyroïde, de produire davantage de T4, et donc de T3, afin de préserver le métabolisme et la température corporelle. Lorsque le cerveau détecte une action trop faible de l’hormone T3 au niveau des cellules, il se met à sécréter plus de TSH. Ceci pousse alors la glande thyroïde à produire plus d’hormone T4, qui peut être convertie dans un second temps en hormone T3. C’est un système dans lequel le cerveau, qui surveille en permanence la quantité de T3 disponible, ordonne à la thyroïde de produire plus de T4, via la production de TSH.

 

Ceux qui ont des problèmes liés à leur glande thyroïde souffrent d’une maladie très répandue appelée hypothyroïdie, contre laquelle il existe divers médicaments de plusieurs marques, comme le Synthroid® (équivalent du LEVOTHYROX® au Canada, ndt).

 

Voici les symptômes susceptibles d’apparaître chez une personne souffrant d’hypothyroïdie :

Cholestérol élevé                      Difficulté à perdre du poids

Chute des cheveux                   Troubles digestifs

Dépression                                Peau sèche

Constipation                             Rétention d’eau

Extrémités froides                             Fatigue chronique

Infections fréquentes                Pertes de mémoire

Faible libido                              Insomnie

Lorsqu’un médecin suspecte une hypothyroïdie chez son patient, il lui fait passer des examens en laboratoire qui servent à mesurer la quantité de T4, T3 et de TSH dans le sang. Chaque hormone mesurée a des valeurs considérées comme « normales ». Connaître les dosages respectifs de chaque hormone permet au médecin de déterminer le ou les médicament(s) nécessaire(s) pour corriger la situation. Ces tests ne sont malheureusement pas infaillibles : certains experts déclarent qu’ils ne détectent pas les troubles thyroïdiens dans environ 50% des cas.

 

Pour avoir travaillé durant plus de dix ans auprès de milliers de personnes en surpoids ou obèses, je ne peux qu’être d’accord avec ces experts qui soulignent la faillibilité des examens faits en laboratoire. J’ai connu des milliers de gens dont les analyses sont revenues négatives, alors qu’ils présentaient pourtant tous les symptômes de l’hypothyroïdie. Le Dr. Broda O. Barnes a même fait de la non-détection de l’hypothyroïdie aux examens de laboratoire le sujet central de son bestseller Hypothyroidism: The Unsuspected Illness (« Hypothyroïdie : la maladie insoupçonnée », ndt).

 

Il est aussi important de savoir que de nombreuses personnes qui ont du cholestérol souffrent en réalité d’un trouble thyroïdien dont ils n’ont pas conscience. Avant que n’apparaissent les tests de la fonction thyroïdienne mesurant les taux de T4, T3 et TSH dans le sang, un médecin savait qu’un de ses patients souffrait de problèmes de thyroïde s’il lui trouvait un taux cholestérol élevé tout en sachant que le patient en question n’avait pas une alimentation particulièrement riche en cholestérol. Le cholestérol élevé pouvait être un indicateur clair d’un fonctionnement anormal de la glande thyroïde.

 

Un des signes principaux d’hypothyroïdie est sa tendance à provoquer des problèmes de poids et d’obésité. Il est presque impossible pour les personnes qui souffrent d’hypothyroïdie de perdre du poids car leur métabolisme est extrêmement lent, étant donné que c’est leur glande thyroïde qui contrôle leur métabolisme. Une faible production d’hormone T3 équivaut à peu de mouvement au niveau cellulaire, et donc à un métabolisme lent. En outre, certaines personnes dont les analyses montrent un niveau « normal » de l’hormone T3 ont malgré tout un métabolisme extrêmement lent car, pour une raison ou pour une autre, leur hormone T3 n’est pas totalement active et s’apparente à une hormone défectueuse.

 

Même si les examens de laboratoire mesurent les quantités d’hormones T4 et T3 dans le sang, ce n’est pas dans celui-ci, mais au niveau des cellules du corps que se déroule la véritable action énergisante de l’hormone T3. A l’heure actuelle, aucun test n’est en mesure d’évaluer l’effet cellulaire de l’hormone T3. Ainsi, les examens de laboratoire qui mesurent les hormones thyroïdiennes dans le sang peuvent nous être utiles en nous fournissant une sorte « d’estimation » de la réalité, mais ne reflètent pas forcément celle-ci. La fonction normale des hormones thyroïdienne est perturbée chez de nombreuses personnes au métabolisme extrêmement lent. Les analyses médicales chez celles-ci indiquent que « tout va bien », alors que ces personnes continuent à se sentir déprimées et faibles, à avoir des insomnies, à être en surpoids et à présenter tous les autres signes d’une éventuelle hypothyroïdie.

 

Fait assez étrange, l’hypothyroïdie affecte huit femmes pour un homme. Autrement dit, c’est une maladie qui touche avant tout les femmes. En cas d’hypothyroïdie, une femme se sentira faible, fatiguée, en surpoids, déprimée, et verra parfois sa libido baisser. C’est une maladie à l’origine de nombreux divorces, le plus regrettable étant que, dans de nombreux cas, les ex-partenaires poursuivent leur vie sans avoir conscience de leur trouble thyroïdien. Dans son livre Hypothyroidism: The Unsuspected Illness (« Hypothyroïdie : la maladie insoupçonnée », ndt), le Dr. Broda Barnes estime qu’environ la moitié des cas d’hypothyroïdie passent inaperçus aux examens de laboratoire couramment utilisés par les médecins, ce qui veut dire que les personnes concernées se sentent toujours grosses, déprimées et faibles, alors que leurs docteurs leur répètent qu’« au niveau de la thyroïde, tout est en ordre ».

 

Au fil des années durant lesquelles j’ai travaillé auprès de milliers de femmes souhaitant perdre du poids et restaurer leur métabolisme, j’ai dû apprendre à repérer l’« hypothyroïdie infraclinique », la forme que les examens de laboratoire ne détectent pas. A ce titre, j’ai eu la chance de tomber sur les informations sur le sujet publiées par les Docteurs Broda Barnes et Denis Wilson dans leurs livres respectifs. Plus que de simples docteurs, ces deux personnalités étaient de brillants chercheurs qui savaient ne pas s’arrêter aux résultats des examens de laboratoire. Tous deux étaient véritablement attachés à leurs patients et accordaient toujours davantage d’importance aux symptômes et aux plaintes de ceux-ci qu’aux comptes-rendus des laboratoires. Dans ce grand tourbillon que nous appelons la vie, il n’est pas toujours facile de trouver un docteur qui sache réellement écouter et observer son ou sa patiente. Les pressions économiques et autres contraintes de temps imposées à nos médecins par les compagnies d’assurance‑maladie ont indéniablement eu raison d’une partie de ce qui devrait être la norme en termes de qualité et de temps consacré à la communication entre un médecin et son patient. Par conséquent, une bonne partie de nos médecins ont perdu leur capacité et leur volonté à tenir une vraie conversation avec leurs patients afin de vérifier que les résultats des examens de laboratoire, notamment les tests de la fonction thyroïdienne, coïncident avec les symptômes présentés par leurs patients. Bref, ils ont substitué au travail d’observation du patient un travail d’interprétation de comptes-rendus de laboratoire.

 

D’après les Docteurs Broda Barnes et Denis Wilson, environ 50% des examens de laboratoire qui visent à dépister des troubles thyroïdiens aboutissent à ce qu’ils appellent un « faux négatif ». Un résultat « faux négatif » signifie littéralement qu’il est « faux de dire qu’il n’y a pas de troubles thyroïdiens », donc qu’il y en a. Bref, de nombreuses personnes souffrant de troubles thyroïdiens ne les découvrent jamais.

 

Les examens de laboratoire pour la thyroïde ne sont pas fiables. Le Dr. Barnes était consciente que la méthode actuellement utilisée, basée sur des tests sanguins, était loin d’être parfaite pour diagnostiquer des maladies de la thyroïde, et qu’elle laissait passer de nombreux cas, pourtant réels, d’hypothyroïdie. C’est un vrai scandale que d’annoncer à tout ces gens qu’il n’y a « rien d’anormal au niveau des hormones thyroïdiennes », alors même qu’ils présentent une multitude de symptômes d’hypothyroïdie, ainsi qu’un « métabolisme lent ».

 

La glande thyroïde contrôle le métabolisme. Quand son fonctionnement est perturbé ou défectueux, le métabolisme s’en retrouve affecté. Par ailleurs, n’importe quel processus permettant aux hormones d’atteindre les cellules pour stimuler et accélérer le métabolisme entraîne, s’il vient à échouer, un grand désordre au niveau du corps, aussi connu sous le nom de « métabolisme lent ».

 

La glande thyroïde est très sensible au stress. En fait, le stress affecte cette glande plus que toute autre chose. Les troubles thyroïdiens apparaissent chez la majorité des femmes à la suite d’un évènement traumatique très douloureux ou qui a suscité une forte émotion. Un divorce difficile, par exemple, ou un accouchement douloureux provoquent du stress ; un accident de la route ou la perte d’un être cher peuvent eux aussi engendrer des problèmes de thyroïde. De façon générale, c’est une glande qui est très facilement affectée par le stress.

 

De plus, la glande thyroïde a des besoins spécifiques en nutriments, vitamines et minéraux qui, s’ils ne sont pas satisfaits, sont un frein à sa production d’hormones. Pour fonctionner normalement, la thyroïde ne doit avoir de carence en aucune des substances suivantes : iode, zinc, magnésium, cuivre, manganèse, sélénium et acide aminé L‑Tyrosine. Si votre corps manque de n’importe laquelle de ces substances, votre thyroïde peut s’en retrouver affectée, ce qui peut conduire à une hypothyroïdie, avec en conséquence directe un « métabolisme lent ».

 

Si vous souffrez d’un métabolisme lent et de plusieurs des symptômes d’hypothyroïdie mentionnés plus haut, vous êtes en droit de suspecter un problème de thyroïde. Les examens de laboratoire existants peuvent vous aider à détecter des possibles troubles thyroïdiens, mais gardez à l’esprit qu’ils ne sont pas fiables à 100%.